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Affaissement
J'ai vu le soleil haineux germer ou sombrer
Dardant sur moi son vert faisceau
Fugitive vanité<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>J'ai vu la lune insolente peindre la nuit
Engendrer l'assassin ou les fleurs
Caresses enfuies
J'ai senti le doucereux vent de l'oubli si pur
Entrebâiller mes plaies exsangues
Fraîches sutures
J'ai senti la beauté du monde entre mes mains
Exulter, frénétique et féconde glissade
Effondrement certain
Je n'ai pas vu la poussière suspendue à des fils
Refléter l'aveuglant désordre organisé
Chef d'orchestre habile
Je n'ai pas vu que mes yeux choisissaient de la nuit
Le fluide lunaire le plus envoûtant
Parfum d'envie
Je n'ai pas senti l'odieuse et charmante déliquescence
De ce souffle que l'on s'imagine divin
Fuite de l'Essence
Je n'ai pas senti le rongeur avide d'inconscient
S'acharner sur mes contemplations
Retour au néant
Il est déjà trop tard pour voir
Chaque plaie acceptable et sûre
Elles suintent seulement au miroir
Des songes, des mots jetés en pâture
Et qui sourdent du Moi certains soirs
Volés à la griffe de la temporelle créature
Notre étoile tombera, le sais-tu ?
Un jour ou peut-être une nuit, pourtant
Comprendrons-nous que nous ne sommes plus
Où l'étreindrons-nous encore mille ans ?
Cette cruelle brume de vie évanouie, sans plus
Dans l'esquisse de nos gestes évaporés au Temps.
Ligeia
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