• Litanies de Lune



    Litanies de Lune


    Morcelés, suaves, marqués, épaves,
    Des fragments de peau se goûtent et s'étiolent avec l'aube naissante dans la brume encore phosphorescente des filaments lunaires.
    Ta peau
    Que j'exhume et hume jusqu'aux aux larmes
    C'était hier...

    La lune qui m'a éveillée m'a conduite à nouveau vers toi. Avec les brises caressantes du crépuscule, je t'ai cherché patiemment, au milieu de mes mornes litanies, funestes petites mélodies, opéras tragiques de l'impossible possession.
    Nous appartenir encore, brisure de l'âme, amer simulacre des jeux sensuels des mortels
    Désir constellé de peines et de notes sombres, pianissimo...
    Dans ce lyrique songe des nuits de retrouvailles, nos corps glacés ont tous deux la pâleur de l'écume, légère, insaisissable.

    Bruissement, cliquetis, pleur, oiseau nocturne...
    Chaque son est un vers, chaque bribe de vent dans les laurier-sauce se répercute en écho infini pour accompagner d'accents mélodieux notre mélopée céleste.
    La lune nous enveloppe alors de son éclat radieux qui recompose, touches par touches, notes par notes, le Tout harmonieux d'une grande symphonie. 
    Ma non-vie, ta mort... si loin, si loin encore
    Dans cette transe extatique, mon âme soûle n'est plus que musique, aveuglée de clarté, clarté du souvenir, clarté du mensonge...  

    Mais déjà l'éveil et la lune aimante nous abandonne.
    Tonnerre lointain, grondement crescendo de l'orage qui approche. Je n'ai rien vu venir, je n'ai plus de regard... j'ai seulement entendu ce faux accord, ressenti au plus profond de moi que l'horreur allait se révéler.
    Hymne dissonant de l'hymen contre-nature,
    De deux corps sans vie ne peut naître qu'une danse macabre.
    Dans la clarté acérée d'un matin cruel, je rassemble les restes épars de ce qui fût nous
    Mon chagrin sans larmes, longue plainte qui accompagne celle des loups, s'éveille au tombeau de mon amour enseveli.
    Une pluie froide matinale vient, de sa monotone chanson, laver la boue des reliefs décomposés qui gisent à mes genoux, reliques de l'être aimé.
    Clic, clic... sa litanie claque, lancinante, cynique, tourbillonnante, incessante...
    De mes lèvres sanguines levées au Ciel s'échappe l'aria ultime du remords des immortels

    « Vous dansez maintenant, viles sorcières, votre sabbat des ombres, au son de mes mornes douleurs ! Vous dansez, maintenant que je l'ai tué... »

    C'était hier...
    Serments incinérés, vénéneuses errances.
    Avant de m'enfuir dans le sillage des brumes sélènes, je rends le cadavre à la terre bénie.
    Je reviendrai...
    Ainsi se croisent encore deux amants, marche nuptiale funèbre accompagnée d'orgues tues.
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    Ligeia

    Ce texte existe sous la forme d'une nouvelle plus longue... avis aux personnes intéressées.


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  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Mai 2007 à 13:10
    Un petit message...
    Je le dis encore et encore, c'est sublime ^^
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