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Par ligeia77 le 10 Octobre 2007 à 00:44
Terraquée
La mer immense entre Phocée et mon rivage
Voit l'appareillement d'une tartane à quai
Une idée vaporise en antique mirage
Le fer qui lie ma vie aux amarres détraquéesMer, de tes larmes séculaires dessalées
Eau-mère, ton chantre hellénique a pu conter
De tant d'hommes tu fus la Mer amante immonde
Pour tant d'autres pourtant, la Mère ardente inonde<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>En pluie des origines, ton cycle infini
Je vois l'infini charnier patiné d'écumes
M'emmaille dans son courant si vertigineux
Lunaisons tentaculaires inassouvies
Poussière livide, je me quitte et te veux
De cendres frissonnantes affleurant en brumes
Au fond de tes marées-chairs empourprées de nuit
Tu tires l'aliment d'épaves englouties<o:p> </o:p>Je cherche alors le pôle en souffles Zephyrins
En regard des polies déesses statufiée
Son ivresse en voûte qui neige sur les grands voiles
J'évite l'envoûtant Styx miroitant sans fin
Et ses drachmes perdues pour la dernière toile
A terre leur morte nature enracinée
Moi, néréide Thétis, ignorant les dieux
Au mortel aimé je préfère offrir mes feux<o:p> </o:p>De cette précieuse amphore captant le fil
Des lyres dénouées en vapeurs d'or célestes
Je tisse, amoureuse musique qui défile
Au gré de ces légendes que les vents attestentToi, mer, tu m'appelles à l'évasement des troubles
Ici-bas, terre ou ciel peuvent encore trembler
Mon immortelle aimée, ensablement des doubles
Je fuis la nuit en mes errances digitales
Je suis lune au clair sillage tressant l'opale
Fustigés de gaz et de lourdeurs carrossables
Perfusés à vif des poisons d'Homme immiscés
Je lévite à vie vers l'étendue désirable<o:p> </o:p>Peuple invisible fendant le flot qui bouillonne
Ton incessant marasme, grande génitrice
Du Léviathan jusqu'aux sirènes qui bourdonnent
Leurs cyniques invites palmées calmement
Du fond des âges me fascinent sombrement
Tendresse et mort liés à jamais en ton sein
Là, je ne peux me défaire de ce cilice
Terraquée, impuissante, hier comme demain.
Ligeia
45 commentaires -
Par ligeia77 le 1 Septembre 2007 à 01:19
Il était une fée cachée
Il était une fée...
Qui d'une fleur loarée
Se mit à chuchoter ses harmonieux arpèges
Envoûtant mon âme d'étranges sortilèges
Mon œil se fit miroir
La devina sans pourtant voir
Les formes indécises d'un bourgeon de vie
Palpitant en mon corps que je croyais détruit
De son malin babil
Elle ensorcela mes doigts habiles
Leur murmurant et soufflant la ligne à tracer
Celle des contours d'un visage tant rêvé
Puis en fines caresses
Depuis son puits, cœur de tendresses
Elle fit jaillir en ce beau songe les couleurs
Magiques apparats, vision chère à mon cœur
Et tout redevint doux
Gestes, courbe gracile du cou
De ses nuances tendres aux pastels déposés
Caressantes, fi des noirs démons dessinés
Il était une fée enfuie
Gardant pour elle, malicieux génie
Sous ses paupières encor closes le bleu secret
Que sa venue au monde me révèlerait
Mon étrange être ange
Epanoui sur un champ de fange
Sa pureté, l'innocence, larmes d'amour
Ma joie, ma rédemption, empreintes là toujours.
Ligeia
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Par ligeia77 le 27 Août 2007 à 23:52
S.O.S
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Ma main tient ce qui Sauve Ou ce qui Sombre
Un vain vaisseau fantôme sorti de l'ombre
Cette lettre échouée au hasard des rives
Replie les secrets de l'être en dérive
Souffrance Oubliée au Sable éternel
Ecrasée dedans dehors de cruel
Silence emmuré en prison de verre
Source Ondulante en Sève nourricière.
<o:p> </o:p>Espérance larvée au seuil de paroles creuses
Psalmodies déliquescentes à l'encre sinueuse
De sombres déliés de promesses contre courent
Si loin de nos yeux, sans Or d'aube empreinte, Si sourds.
<o:p> </o:p>Au cœur de murmures sans ailes souterrains
Des vagues désirs sans Elle sous tes reins
Des Serrements en Orgues Sybarites
Accrochant l'encensoir brûlant du rite
Aux Sueurs intimes luit un feu sensible
Sillon Ouvert sur des Sorts morts sans cible
Saveurs Opprimées du Songe sensuel
Sans chemin ne reste que sangsue, Elle.
<o:p> </o:p>Sale Opprobre digitale des Souffles noyés
Effervescente page offerte en lueurs mouillées
Du fond des abysses terrestres atterrés de guerres
Je largue là mes amarres mnémoniques en bière.
<o:p> </o:p>Vibre mon cœur Sans l'Once d'un des Sens
Qui attendait tendu vers l'indécence
Le soir cynique et solitaire s'impose
Sur toile vide Où S'essouffle sans pause
Aux yeux languissant de ces étoiles mortes
Ce qui ne fut pas se clôt en Eaux-Fortes
Sous ma main refermée l'ancrage avide
L'encre s'efface Ô lasse Sur Toi-le Vide.Ligeia
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Par ligeia77 le 16 Août 2007 à 14:44
Penché au bastingage, ton beau regard sombre perdu dans le vague divague au long cours. Le vent dans les voiles chante une douce-amère mélodie d'amour. Sur tes joues hâlées, ombrées d'une douce toison née de l'exil des terres, les larmes délétères ont laissé leurs coulées salées empreintes à l'éternité. L'errance est ta compagne livide aux écumes livrée, l'immensité ta prison double-bleu. Tu as fendu tant d'écueils, écumé tant de ports que ton âme se délave un peu plus au gré des brisants. Ton esprit, grand goéland blanc à l'envol irrépressible, parcourt pourtant cet aride désert aqueux. De la proue aiguisée, il devance l'avancée de ton navire empressé, il s'élève en guetteur d'espoir aux ailes blessées, retourne parfois amer au nid-de-pie. Aux parois humides de cet antre chaotique...
Ô mon Capitaine !
Me vois-tu ?...
Aux confins d'un horizon monochrome tant de fois craint, désiré, affronté, exploré...
Me vois-tu ?...
Comme une île d'ambre posée sur un océan de draps blancs dont l'écume froissée à l'assaut de mon corps alangui n'est qu'un pâle reflet perle des vagues de mon désir.
Me vois-tu ?...
Plage virginale assoiffée d'abordage. Mon sable doré nonchalamment s'écoule et se répand en nacres fines dans le secret de chaque dune... Vaincu par le flux entêtant de la houle mon satin glisse, ondoyant aux harmonies de rayons solaires caressants et amoureux ...
Les sens-tu ?...
Ce vent... Cette brise... Mon souffle sur tes yeux clos quand tu t'éveilles dans ta cabine au tangage berçant, mes lèvres sur tes lèvres, mes doigts qui t'explorent, ma bouche naufragée qui te cherche telle une fontaine intarissable...
Je suis la mer qui cherche sa source.
Je suis la source que tu cherches dans l'infini.
Je suis l'infini brasier blanc que tes mains étreignent en chasse aux étoiles.
Je suis la mer qui embrasse de ses membres infinis la coque de ton vaisseau,
Je suis la mère qui emprisonne ton esquif de ses tendres et fertiles courants.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>Ligeia</o:p>
Je suis l'île et le but du voyage.
De ton désir tendu vers moi, tu peux tracer la carte d'un nouveau monde à explorer de tout ton corps, de toute ton âme, un territoire d'eaux aventureuses et calmes dont je suis l'unique continent.
Mon œil brillant d'envie, mon visage auréolé de lumière sélène sera désormais ton phare en pleine mer.
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Par ligeia77 le 3 Août 2007 à 15:05
Possession
Toi, l'homme fort, terrien solitaire et pragmatique,
Pourrais-tu entendre et comprendre sans panique
Que même lorsque tu n'es pas présent dans mon décor
Tu es là, contre moi, en moi, même quand je m'endors ?
Oiseau de nuit posté à la clarté de mes songes voyageurs
Tu t'éveilles à la faveur de l'ombre pour y poser tes couleurs
Tu veilles de loin sur ce sommeil dans lequel tu t'immisces
Psychopompe avide, tu dévides et t'accapares même mes vices
Ton regard s'est posé sur moi avant même que je ne voie le tien
Et tu as pénétré en moi dès que tes mots ont effleuré les miens
Bien avant nos jeux érotiques, tu avais déjà investi mon corps
Bien plus profondément que ton sexe ne pourrait le faire encore
Parfois, lorsqu'à chaque coup de reins, tu t'enfonces de plus belle
Il m'arrive d'imaginer que tu investis entièrement ma citadelle
De si loin comme au plus proche tu me possèdes, cher Vampire
Toutefois, tu n'imagines pas alors que cette emprise empire
Qu'au plus fort de nos étreintes réelles ou rêvées à vivre
Mes dents pourraient subrepticement marquer ta chair ivre
Ces bijoux d'ivoire dévoilés sous mes lèvres enfiévrées d'espoir
Te marqueraient et je te boirais comme le plus délicieux nectar.Ligeia
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