• Mon petit fantôme


    Mon petit fantôme

    " On eût dit que sur terre elle n'avait plus d'âme,
    Qu'elle ignorait nos voix, qu'elle était de la nuit
    Ayant la forme humaine et marchant dans ce bruit ;
    Et rien n'était plus noir que ce petit fantôme." (Victor Hugo)

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    Il y a certains soirs sans secret
    A la césure infime de l'être
    Où la chair peut toujours saigner
    Sourde un infirme petit spectre
    Il y a des soirs où elle revient
    La petite fille aux yeux lourds
    Cernés de tant de veilles en vain
    Se réfugiant en coton sourd
    Aux plaintes de sa mère psalmodiées
    Pelotonnée au froid rebord
    De sa fenêtre à la croisée
    Le cœur serré de tant d'effort
    Entre les trop fins rideaux blancs
    Elle a peur du loup au dehors
    Elle cherche un son dans le vent
    Les pas qui le ramènent à elle
    Mais seul le silence s'éternise
    Sa plainte l'écrase et l'ensorcelle
    Quelque part, l'amour agonise

    Petite poupée livide tu guettes
    Comme autrefois les pâles lueurs
    Des phares ou les yeux jaunes des bêtes
    Remontant l'allée des douleurs
    Tant de départs et de larmes tues
    Tant de retours au matin blême
    Tant de cris étouffés, non sus
    Temps patient écoulé sans même
    Ces mots qui auraient fait lumière
    La parole, bonté apaisante
    Tu la trouvais sur la face claire
    De ton amie la lune aimante
    Car elle seule pouvait t'écouter
    Dodelinant tel un chaton
    Aux larges prunelles inquiétées
    J'ai oublié de quelle façon
    Tu t'adressais à l'astre béni
    Je ne me souviens pas des mots
    Qui chassaient sans peine la nuit
    Juste de cette échappée belle
    Envolée d'or en voie des songes
    Des yeux immenses veillant sur celle
    Que des silences cruels rongent

    Il y a des nuits d'échappée laide 
    Où le ciel se vide d'illusions
    Le sourire imaginaire cède
    La place à ce gouffre sans fond
    L'enfant en moi enfin s'endort
    Quand une lasse poupée de chiffons
    S'exhume des limbes et pleure et mord
    Seule, seule face au vide si profond
    Ô Ciel ! Qu'enfin s'effondre la nuit !
    Que des pas familiers résonnent
    Rien n'est infranchissable et oublie
    Ces lacunaires secondes qui sonnent
    Tombent, gisent et meurent dans ce spectacle
    Ombre glacée des années sans joie
    Tu hais l'absence comme un obstacle
    Tu es fantôme, enfant sans voix.

    Ligeia

    dédicacé aux pères absents...


    our child


    Ce poème vient d'être lauréat au concours d'octobre consacré au thème de l'absence sur le site de créations littéraires et artistiques Poétiquement vôtre. J'en profite pour remercier tous ceux qui me lisent et encouragent ainsi ma plume.


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 11:12
    quel emouvant poeme...
    je suis tres touchée!!car mes parents ont divorcée lorsque j'etais jeune..continue a nous mettre tes magnifique poeme!!quel enchantement!!!gros bisous ,amitié sorenza
    2
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 13:36
    bonjour
    oui très émouvent toujours pleine de talents pour écrire tous ces mots Je te souhaite un bon dimanche Bises à toi Ligeia
    3
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 14:32
    salut
    j'adore ce poéme, ces mots sont tellement juste et plein d'émotions, bonne journée à toi
    4
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 15:01
    @ Sorenza
    Merci pour "l'enchantement"... celui-ci fut douloureux et à la fois apaisant une fois écrit. Il est mon histoire et je suis émue de savoir que c'est aussi un peu la tienne. Je t'envoie mille bises.
    5
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 15:02
    @ Tara
    Tes compliments et ta lecture amicale me vont droit au coeur. Je t'embrasse, bon dimanche également.
    6
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 15:03
    @ Stéphanie
    La justesse et l'émotion, si tu les as ressenties, alors mon poème a touché son but, outre celui de me débarrasser d'un "petit fantôme" (sourire) Je t'embrasse et merci.
    7
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 15:35
    toi aussi
    bn dimanche bissssssss
    8
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 20:03
    pas tres
    gait mais tres bien ecris...merci ! bisous a toi
    9
    Dimanche 18 Novembre 2007 à 21:02
    ça
    fait froid dans le dos ce texte et ces images aussi :( mais tu écris si bien que c'est un plaisir de te lire, tu es un grand poète alors ? :) je suis bien contente d'en connaître un maintenant :) gros bisous et bonne soirée
    10
    Lundi 19 Novembre 2007 à 08:26
    mais
    ou trouve tu donc ton inspiration c toujours tres beau bon debut de semaine mon amie gros bisous
    11
    Lundi 19 Novembre 2007 à 08:30
    Je n'ai qu'un mot à dire après avoir lu ...
    ... : Bravo !!!
    12
    Miss Lili
    Lundi 19 Novembre 2007 à 09:50
    c'est
    clair que ça le mérite largement ,les rimes, la musique, les images , c'est merveilleux, tu m'as fait rêver et émue à la fois, cette petite fille si triste au milieu de sa nuit...merci, merci et des gros bisous ce lundi
    13
    Lundi 19 Novembre 2007 à 10:48
    hello
    une petite visite pour te souhaiter une bonne journée et un bon début de semaine. J'espère que tu vas bien. Bisous
    14
    Lundi 19 Novembre 2007 à 11:36
    bonjour ligeia...
    je relit ton poeme,et je suis toujours tres emue..et oui certainement que notre histoire concorde!!malheureusement ,le manque d'un pere est toujours la!!meme au bout de 20ans!!mais que veut tu ,il a decider comme cela!!!je te fait de gros bisous a tres bientot mon amie
    15
    Lundi 19 Novembre 2007 à 14:09
    merci
    pour tous ces pères absents.notamment le mien qui est parti quand j'étais jeune. mais j'en connais encore beaucoup d'autres des pères absents qui ne méritent pas ce beau poèmes. bonne journée à toi kissss
    16
    Armonia
    Lundi 19 Novembre 2007 à 14:25
    Oui,
    Wallis a raison.... Bonne journée Ligeia.Bises
    17
    Mardi 20 Novembre 2007 à 11:15
    coucou
    un pti coucou de mon passage de 2 jours chez moi. oui, beaucoup de vent en ce moment ;-) félicitations pour tes poemes! ne t'arrete pas! bizouxxx. fée des vents
    18
    Mardi 20 Novembre 2007 à 11:19
    Que...
    Le vent de l'espoir souffle le fait que ces " fantômes " enracinés dans le plus profond de notre être s'effacent au gré des mots , du partage , d'une amitié ... Bises de mon vent du nord
    19
    Mercredi 21 Novembre 2007 à 08:06
    grand merci
    merci beaucoup de ton passage!!! ton message m'a vraiment fait plaisir. c très bien dit. tes élèves ont de la chance d'avoir une prof si passionnée que toi. (et c'est une scientifique qui parle hihi)bonne journée. une fée qui va retrouver le large ce soir.
    20
    Miss Lili
    Mercredi 21 Novembre 2007 à 09:53
    une
    bise en passant à ma petite soeur d'âme, qui je vois est comme moi, dans un autre espace...une autre vie...bise
    21
    Mercredi 21 Novembre 2007 à 11:05
    bonjour ligeia
    une petite visite pour te souhaiter une bonne journée, merci pour tes mots a+ bizzz....
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    22
    Mercredi 21 Novembre 2007 à 20:40
    coucou
    j'espère que tu vas bien je te souhaite une très bonne soirée grosse bises à bientôt Tara
    23
    Jeudi 22 Novembre 2007 à 08:30
    bonjour mon amie...
    j'espere que tu vas bien?alors tu la fait le vaccin contre la grippe!!!moi,mes fessees commencent a dégonler!!lol..je te fais de gros bisous ainsi qua ta petite famille ,amitié sorenza
    24
    Jeudi 22 Novembre 2007 à 16:40
    Un grand bravo !!
    Pour tous tes écrits depuis que je te suis. Celui-ci a eu un Lauréat, toutes mes félicitations. Mais Lauréat ou pas, ça ne change en rien la profondeur de tes écrits. Bien d'autre mériteraient aussi une reconnaissance à mon goût. Je suis certain que cela n'est que le debut...Bravo encore et ne t'arretes jamais.
    25
    Samedi 24 Novembre 2007 à 01:22
    ...
    Très beau poème... Je reviendrai avec plaisir!! Velouria
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