• Amant d'amer<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>
    <o:p></o:p> 

    Silence vespéral,
    Ténèbres étoilées,
    Le flux et le reflux des eaux noires s'accordent au rythme de son cœur apaisé.
    L'homme a le sentiment, en fendant les vagues, de violer un repaire virginal.

    Ça l'a attiré comme une force venue de loin, une évidence.
    Aimanté, son regard scrute intensément le miroir immense.
    Encore un pas, puis un autre, un frisson d'effroi et d'excitation, il avance, déterminé.
    L'eau froide lèche ses chevilles, s'enroule voluptueusement autour de ses jambes en une caresse glacée.
    Un instant, le vertige s'empare de ses sens endoloris, peur irraisonnée de sa finitude,
    Mais pour lui, l'amant aimé, puis repoussé, la mort ne peut être qu'un prélude.
    Elle l'aura eu son triomphe, cette madone cruelle au corps de marbre, plus froide qu'une statue,
    Alanguie dans ses draps satinés, ses yeux vert amande à demi fermés, c'est là qu'elle s'est tue.
    Et il a compris,
    Elle s'est jouée de lui.
    En un dernier sursaut de regret, son regard se tourne vers le rivage, furtif et amer,
    Effet-mer...

    Mais ce soir, il retourne vers celle qui ne l'a jamais trahi pour qu'elle lui donne la mort,
    En une ultime étreinte, il veut que la mer l'engloutisse à jamais et finir comme on dort,
    Sans peur, lentement, couler, s'abandonner...
    Ne plus rien sentir, ne plus haïr, ne plus aimer.
    Abysses sombres, un dernier souffle et il ferme les yeux,
    Mais la mer ne veut pas d'amertume, cet amant-là, elle le veut
    Sincère, vibrant, passionné, comme il l'a toujours été...
    C'est l'élément tout entier, rapace, qui veut encore l'aimer.
    Elle, qu'il a depuis si longtemps délaissé, savoure enfin son retour,
    Eternelle, écumeuse, bourdonnante, elle s'insinue en lui comme pour lui faire l'amour.
    Ballotté, soulevé, broyé par des courants affolants dont il est le jouet,
    L'homme réalise que la mer ne veut pas le laisser souffler, expirer...
    En un vertige d'effroi, il sent des milliers de doigts membraneux le parcourir,
    Exciter sa chair meurtrie qui, mécaniquement, répond sans mentir,
    Nymphes envoûtantes, évanescentes ondines, carnassières sirènes...
    Leurs parures tentatrices et tentaculaires l'enveloppent et l'entraînent
    Union contre-nature que cette étreinte macabre et sans âge
    Son esprit revivifié s'exalte et, avant de basculer, convoque un visage
    Traîtresse, abominable maîtresse ! Elle est là entre ses bras, à nouveau offerte
    Enserrant, lacérant son bas-ventre, l'insolente, de ses forces expertes.
    Il revoit ses yeux mi-clos, ses cils ombrer ses joues pâles
    Et sa bouche charnue à la saveur sans égale
    Lorsque le plaisir le saisit, en un dernier spasme tellurique,
    Il sait qu'il va rendre son ultime souffle si longtemps retenu
    Alors, il ouvre ses yeux sur la cruelle bien-aimée à laquelle il s'est rendu,
    Un rayon de lune éclaircit les profondeurs de sa clarté horrifique.
    Du visage collé au sien, il ne saisit en un éclair,
    Que les amandes sombres et sans paupières.
    Des yeux de la mer personnifiée,
    Il n'a pas le temps de recueillir l'insondable beauté :
    La bouche sans lèvres aspire son dernier souffle, râle d'amour et d'horreur.
    Et l'amant de la mer,
    Jamais plus amer,
    S'abandonne enfin au néant salvateur.

    <o:p>Ligeia

    </o:p>
    <o:p>La mer houleuse, capricieuse, ensorceleuse
    Ou bien calme, tendre et amoureuse...
    Au fond, combien se sont déjà perdus
    Dans les profondeurs des amours déçues...?
    </o:p>
    <o:p>Eddx
    </o:p>
    <o:p>Ce texte existe sous la forme d'une nouvelle plus longue en prose... avis aux personnes intéressées.
    </o:p>
    <o:p></o:p><o:p></o:p><o:p></o:p>

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    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>"Dors avec les anges et rêve de moi car un jour tu pourras dormir avec moi et rêver des anges."</o:p>

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    Ligeia

     


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     "La lune est le soleil des statues."

    (Jean Cocteau)

    La poésie est leur langage...


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    Corps sous-verre et verre sur corps...

    (acrylique et collages. 50x65. 2007)

    "C'était hier soir et pourtant chaque nuit
    Nous propulse davantage vers le vide deux vies
    Tu n'y a sans doute pas prêté attention
    Mais nous sommes tombés en deffusion..."

    (suite dans mes textes et poèmes)


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