• Et les soirs où l'enfant joue et sourit,

    De joie aussi la lune s'arrondit

    Et lorsque l'enfant pleure

    Elle décroît pour lui faire

    Un berceau de lumière...

    (Mecano)

    Merci à tous et toutes pour votre amitié.

    Ligeia


    28 commentaires

  • Possession

    Toi, l'homme fort, terrien solitaire et pragmatique,
    Pourrais-tu entendre et comprendre sans panique

    Que même lorsque tu n'es pas présent dans mon décor
    Tu es là, contre moi, en moi, même quand je m'endors ?

    Oiseau de nuit posté à la clarté de mes songes voyageurs
    Tu t'éveilles à la faveur de l'ombre pour y poser tes couleurs

    Tu veilles de loin sur ce sommeil dans lequel tu t'immisces
    Psychopompe avide, tu dévides et t'accapares même mes vices

    Ton regard s'est posé sur moi avant même que je ne voie le tien
    Et tu as pénétré en moi dès que tes mots ont effleuré les miens

    Bien avant nos jeux érotiques, tu avais déjà investi mon corps
    Bien plus profondément que ton sexe ne pourrait le faire encore

    Parfois, lorsqu'à chaque coup de reins, tu t'enfonces de plus belle
    Il m'arrive d'imaginer que tu investis entièrement ma citadelle

    De si loin comme au plus proche tu me possèdes, cher Vampire
    Toutefois, tu n'imagines pas alors que cette emprise empire

    Qu'au plus fort de nos étreintes réelles ou rêvées à vivre
    Mes dents pourraient subrepticement marquer ta chair ivre

    Ces bijoux d'ivoire dévoilés sous mes lèvres enfiévrées d'espoir
    Te marqueraient et je te boirais comme le plus délicieux nectar.

    Ligeia


    25 commentaires
  •  

    "Il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie."

    (Charles Trénet)

    20 commentaires
  •  

    L'HORLOGE 

    Horloge ! dieu sinistre, effrayant , impassible,
    Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi !"
    Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
    Se planteront bientôt comme dans une cible ;

    Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
    Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
    Chaque instant te dévore un morceau du délice
    A chaque homme accordé pour toute sa saison,

    Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
    Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
    D'insecte , Maintenant dit : je suis Autrefois,
    Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

    Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto memor !
    (Mon gosier de métal parle toute les langues.)
    Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
    Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

    Souviens toi que le Temps est un joueur avide
    Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi,
    Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
    Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

    Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
    Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
    Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !) ,
    Où tout dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !

    Charles Baudelaire (1821-1867)


    17 commentaires

  • La Vouivre

    C'est un serpent ailé dont le corps est recouvert de feu.
    Elle a sur le front un œil unique, diamant luminescent qui éclaire et qui projette une vive lumière que l'on voit de très loin.
    Lorsqu'elle se montre en femme, elle est très belle mais tout autant redoutable que sous son aspect de dragon.
    La nuit, elle traverse les airs en battant bruyamment des ailes, guidée par l'escarboucle lumineuse qui lui sert de regard.
    Le jour, elle reste à dormir, lovée au fond d'une caverne, puis descend vers la rivière pour se baigner. Tantôt elle vole jusque-là, s'ébroue et bat des ailes comme le font les oiseaux,
    d'autres fois elle se coule dans les flots avec sa peau d'écailles et sa queue ondoyante, mais le plus souvent elle préfère se dépouiller de ses fabuleux atours afin de sentir la fraîche caresse des eaux contre son corps nu.
    Dans l'herbe, à l'abri des regards, elle cache sa parure serpente et dépose dessus l'œil précieux.
    Combien sont venus l'épier, attendre cet instant pour lui voler son bien.
    Le maraud n'a qu'à tendre le bras pendant que la Serpe s'éloigne d'une brasse argentée,
    attraper le bijou et s'enfuir.
    On dit que, privée de cette escarboucle, la Vouivre ne voit plus rien.
    Il n'a pas encore refermé les doigts sur la pierre qu'un horrible sifflement le glace jusqu'aux os. Il voit surtout les dents pourléchées par une langue bifide, et au milieu du front de la bête, son visage convulsé de terreur que les mille facettes du diamant déchirent en morceaux.

    (Extrait de La Grande Encyclopédie des Fées, Hoëbeke 1996)

     


    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> Issue de la nuit des origines...

    Depuis ma création je vis à l'écart des humains. La nuit ils voient quelquefois passer ma silhouette. Ils sont terrifiés par le battement de mes ailes, par le balancement de mon corps de serpent géant et par la trainée de feu que laisse l'escarboucle qui orne mon front. Pourtant je ne m'en prends jamais à eux, sauf aux quelques téméraires qui ont essayé de voler l'escarboucle.

    </o:p>
    <o:p>(début d'un conte de Paladin sur Lux Umbra) ... Lire la suite...

    </o:p>
    <o:p>Le rapport à la Lune...

    </o:p>
    <o:p></o:p><o:p>Ce mythe féminin, comme tant d'autres, passe pour avoir son origine dans le cycle lunaire. Là où cette métaphore devient mystère et inquiétude, c'est lorsque la femme réelle est associée aux éléments naturels cycliques comme si une intimité originelle les unissait :

    <o:p> </o:p>
    « La Lune est source de fertilité, elle apparaît comme « le maître des femmes » ; on croit souvent que sous la forme d'un homme ou d'un serpent, elle s'accouple avec les femmes. Le serpent est une épiphanie de la Lune ; il mue et se régénère, il est immortel, c'est une force qui distribue fécondité et science (...) Mais c'est lui aussi qui a ravi à l'homme l'immortalité. On raconte qu'il s'accouple avec les femmes. Les traditions persanes et aussi celles des milieux rabbiniques prétendent que la menstruation est due aux rapports de la première femme avec le serpent. »[1]


    [1] Simone de Beauvoir. Le Deuxième Sexe - (p.253)


    </o:p>

    16 commentaires