•  

    "Si les femmes aiment les diamants, c'est peut-être parce qu'ils ressemblent à des larmes." 

    (Marcel Achard)

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  • extrait de "The Raven"

    "Le Corbeau"


    «Prophète! - dis-je, - être de malheur! oiseau ou démon! toujours prophète! par ce ciel tendu sur nos têtes, par ce Dieu que tous deux nous adorons, dis à cette âme chargée de douleur si, dans le Paradis lointain, elle pourra embrasser une fille sainte que les anges nomment Lénore, embrasser une précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore.» Le corbeau dit : «Jamais plus!»

    «Que cette parole soit le signal de notre séparation, oiseau ou démon! - hurlai-je en me redressant. - Rentre dans la tempête, retourne au rivage de la nuit plutonienne; ne laisse pas ici une seule plume noire comme souvenir du mensonge que ton âme a proféré; laisse ma solitude inviolée; quitte ce buste au-dessus de ma porte; arrache ton bec de mon cœur et précipite ton spectre loin de ma porte!» Le corbeau dit : «Jamais plus!»

    Et le corbeau, immuable, est toujours installé sur le buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre; et ses yeux ont toute la semblance des yeux d'un démon qui rêve; et la lumière de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s'élever, - jamais plus!

    Edgar Allan Poe (1843)

    Traduit par Charles Baudelaire


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  • Maufatan

    Il était noir, lou Maufatan
    D'un noir lustré et sans défaut
    Narguant le jour lui-même, fier taureau
    Tâche sombre cornée d'arcs de lune sous le soleil écrasant

    On l'appelait lou Maufatan
    Car dans son œil impénétrable
    Les vieux voyaient un trait du diable
    Un reflet païen de Styx ou la lueur d'un fer malfaisant

    Il semblait seul, lou Maufatan
    Quand le troupeau rejoignait la manade
    Altier guerrier posté au crépuscule grenade
    Son regard glacial de statue fixant la ligne d'un horizon menaçant

    Même au mistral, lou Maufatan
    Il ne plissait pas ses yeux étranges
    Fi des légendes, dieu, diable ou ange
    Dressé en sentinelle de la Camargue au cœur odorant

    Ils l'ont pris, ce Maufatan
    Comme les autres massives bêtes
    Pour jouer l'amère comédie des conquêtes
    Des hommes avides de fièvres, de sueurs et de sang

    Prisonnier de l'arène, lou Maufatan
    Chair sauvage piétinante, ivre de cris et de passes
    Jamais n'a courbé l'échine, s'acharnant sur place
    Encore debout dans la poussière rouge le maculant

    Face à son regard, un instant,
    Le torero lui-même a suspendu son geste
    C'étaient bien là le fer et le velours de lumière funeste
    Que l'animal fixait depuis toujours dans les lueurs carminées du couchant

    En veillées provençales, on raconte encore souvent
    Ce conte cruel aux oreilles attentives des gamins
    D'une bête qui toute sa vie eut la prescience de sa fin
    Rien de malfaisant qu'une douleur humaine au cœur du sombre Maufatan.

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    "L'enfer, je l'ai toujours imaginé dans la continuation indéfinie de la sensation qui a plu d'abord et finit par devenir torture."

    (Alexandra David-Neel)<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

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  • La Nixe, nymphe des eaux mortes

    Elle hante de reflets phosphorescents les mares et les étangs où elle vient se baigner sous les rayons de lune.

    « J'ai rencontré une dame dans la prairie,
    Dame très belle, fille des fées,
    Sa chevelure était longue et légers ses pas,
    Et ses yeux étaient fous. »

    John Keats (La Belle Dame sans merci)

    La Nixe est une forme d'Ondine particulièrement maléfique car elle prend l'apparence fatale d'une femme merveilleuse bien réelle qui vient séduire les jeunes gens lors des bals nocturnes.
    On reconnaît la Nixe au bas de sa robe qui demeure mouillé. Mais le garçon enchanté n'a souvent pas l'idée d'en tâter l'ourlet et se retrouve vite pris au piège des eaux où elle l'entraîne jusqu'à la mort. On raconte que la nuit la plus dangereuse où les Nixes viennent chercher leurs proies est celle de la Saint Jean. Cette nuit-là, on dit aussi que les salamandres engendrées par les flammes des hommes accompagnent les nixes dans leurs chasses. A minuit, au paroxysme des sortilèges et des enchantements, l'eau des fontaines se change en vin, les cailloux en pains, les sorcières courent la lande entièrement nues pour cueillir l'Herbe de la Saint-Jean ou millepertuis (plante magique et guérisseuse). A l'aube, chaque fée saoule de fêtes, se roule dans la rosée éclairée des premiers rayons solaires. Elle garde ainsi jeunesse et beauté. 

    Les Nixes rejoignent alors leurs eaux  stagnantes lestées de leurs proies.  Cependant, grâce au pouvoir bénéfique de leurs larmes, un bain dans l'étang d'une Nixe à l'équinoxe de printemps apporte beauté et éternelle jeunesse.

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